RÉFÉRENCES ANTIQUES

Tous les peuples, toutes les cultures et de tout temps ont cherché à exprimer l’insondable mystère de la vie, liant cette dernière à l’existence ou au bon vouloir de un ou de plusieurs dieux. Pour ce ou ces dieux, ils ont créé des lieux sacrés, naturels ou édifiés, pour le ou les vénérer et adorer.

La question majeure, pour l’architecte d’un temple a toujours été celle de son plan : quel doit être le plan d’un lieu sacré ? À l’évidence, celui-ci doit, d’une certaine manière refléter le monde divin… Mais, en soi Dieu est inexprimable… Aussi le but de tout art sacré est-il d’organiser et d’exposer aux hommes les symboles du divin présents dans la nature et cela dans tous les domaines du sensible : cosmique, géométrique, arithmétique, poétique…

Sumérienne, égyptienne, hébraïque, grecque ou romaine, aucune de ces civilisations n’a échappé à cette logique. Toutes, d’une façon ou d’une autre, ont lié le plan de leurs temples au cosmos, expression de la puissance divine par excellence, et ont tenté de résumer au mieux dans leur œuvre l’extraordinaire manifestation de la création.

Le soleil a toujours joué un rôle important. Il est d’abord image de la lumière et de la chaleur divine. Sa course exprime le fascinant mystère de la naissance et de la mort toujours répété et, de plus, il rythme le temps et permet de définir l’espace.

Ainsi, par exemple, les Romains orientaient leurs constructions grâce à des mesures solaires réalisées à l’aide d’un gnomon placé au centre de ce qui allait devenir un camp ou une ville. Ce gnomon figurait l’axe du monde et la relation Terre-Ciel. À sa place, plus tard, serait érigé un autel ou un temple. Après avoir effectué divers tracés géométriques sur la base des relevés solaires, les Romains déterminaient ensuite les axes du camp ou de la ville (cardo et décumanus) ainsi que la position de la future enceinte. Le camp ou la ville se trouvait ainsi placé sous la protection divine. Vitruve (Marcus Vituvius Pollio Ier siècle avant J.C.) nous a laissé dans son De Architectura une description de ces règles de construction.

Il est difficile de ne pas évoquer également l’épisode du songe de Jacob qui, dans la Bible, retrace de façon relativement similaire le rôle de liaison Terre-Ciel  joué par l’échelle. Jacob, réveillé, s’empressa de oindre la pierre sur laquelle il avait dormi. Cette pierre, où l’échelle prenait pied, fut ainsi transformée en autel.

Retenons que, dans l’Antiquité :

Dieu (ou un dieu) ne pouvait être représenté que par l’image de Son œuvre : la Création

Un gnomon était érigé au point où devait être placé l’autel ou le temple. Il constituait un axis mundi et symbolisait la relation entre la Terre et le Ciel
Le soleil, image de la puissance divine permettait d’orienter l’espace sacré.
Axes et enceintes étaient déterminés grâce à un tracé géométrique.