LE TRACÉ

La reconstitution du tracé d’une église présente un double, voire un triple intérêt.

D’abord bien sûr, celui de mettre en évidence la trame géométrique du plan où du moins les lignes et figures qui sont à la base de l’implantation des murs, des piles ou des chapelles. Comprendre cette trame géométrique serait encore mieux, mais il faudrait pour cela retrouver la logique symbolique qui a conduit à choisir telles figures ou telles lignes plutôt que telles autres. Il-y-a là un important champ de recherche.

Le deuxième intérêt est qu’il peut permettre de valider les options retenues, s’il est obtenu à partir d’un Cercle de Construction supposé.

Enfin, si, au contraire le Cercle de Construction ne peut pas être déterminé de façon claire à partir de l’orientation de l’église et d’hypothèses simples sur les positions du Point sacré et du Seuil, la reconstitution directe du tracé peut apporter l’information manquante. Il peut, en effet permettre de retrouver le Cercle de Construction et donc de préciser les positions des points religieux essentiels.

L’élément central du tracé est le Cercle de Construction, cercle dont le rayon est lié à la longueur du petit côté du double carré.

                                                                             

Ce cercle passe par le Point sacré, centre de l’abside. Il est centré sur l’axe de l’église. L’expérience montre que souvent, sans que ce ne soit une règle absolue, son centre est au milieu de la croisée (Chartres) ou au niveau de l’arc triomphal entre nef et croisée des transepts, voire dans la dernière travée de la nef (Vézelay) ou encore au niveau de l’arc triomphal séparant la croisée du chœur.

Quelles figures, quels tracés rechercher ? Rien d’absolu, là encore. Reste que le triangle équilatéral, le carré, l’hexagone, le pentagone ou l’octogone inscrits doivent évidemment être testés, mais, bien souvent des lignes plus simples gouvernent la construction. C’est le cas pour Cluny III où interviennent surtout des doubles carrés construits sur le rayon ou le diamètre du cercle.

La recherche du tracé ne peut malheureusement pas être effectuée sans tâtonnements. Elle impose de connaître le plan de l’église avec précision et impose également que les lignes retenues “collent“ à quelques centimètres près avec la réalité. Certes, toutes les églises ne sont pas des modèles de régularité, néanmoins il est souhaitable que le tracé soit en accord avec la position moyenne de deux éléments de même nature. Cet accord, s’il est obtenu pour un grand nombre de points ou au moins pour les lignes essentielles du bâtiment est le seul moyen de valider le tracé.

Il convient d’éviter de travailler à la règle et au compas sur des schémas ou des plans qui, nécessairement, ne peuvent être à l’échelle. L’épaisseur du trait de crayon est souvent supérieure à la tolérance recherchée. La meilleure solution est celle du calcul ! D’autant que la voie de l’arithmétique permet souvent de mettre en évidence des rapports de longueurs représentatifs de telle ou telle figure géométrique. Là encore, il faut un peu d’expérience, mais celle-ci s’acquiert rapidement.

Le moyen le plus pratique est évidemment celui offert par l’ordinateur, pour peu que l’on dispose d’un programme 2D des plus simples…