LA TERRE EST RONDE…

Comment les constructeurs du Moyen-âge pouvaient-ils concevoir la latitude d’un lieu, comme semble le supposer la reconstitution du mode de fondation, alors que pour eux la Terre était plate ?

Deux réponses à cette question :

Tout d’abord, l’idée selon laquelle la Terre était plate pour nos anciens n’a pas de réel fondement objectif. Certes, il existe des représentations de cette nature, mais celles-ci sont bien plus symboliques que descriptives. Il est fort peu probable que les “érudits“ de l’époque aient méconnu les découvertes ou calculs des philosophes grecs alors que leurs écrits existaient. Ératosthène (276 à 194 avant J.C.) avaient depuis longtemps évalué le périmètre de la Terre avec une extraordinaire précision. Vitruve, architecte romain (90 à 20 avant J.C.), dans son de architectura, œuvre connue au Moyen-âge, donne d’ailleurs l’évaluation de la hauteur du soleil aux équinoxes en différents lieux du pourtour romain.

D’autre part, le débat relatif à “l’œuf“ de Christophe Colomb, certes plus tardif, porta non sur la forme de la Terre mais sur l’estimation des distances qui devaient être parcourues vers l’Ouest pour atteindre les Indes. Car, si les latitudes pouvaient être estimées, il n’en était pas de même des longitudes !… On connaît la suite de l’histoire. La sous-évaluation des distances a été compensée (heureusement pour Christophe Colomb) par la présence d’une terre inconnue : le continent américain !

D’autre part, à regarder de plus près, la latitude n’intervient pas dans le processus de conception des églises ! Ce qui importe au jour de fondation, c’est la hauteur du soleil à midi. Certes cette hauteur dépend de la latitude, mais pour le Maître architecte, seul comptait le soleil. Point de calcul, donc !

En revanche, pour retrouver les nombres symboliques d’une église, nous devons calculer la hauteur du soleil au jour de la fête du saint et donc, nous, connaître la latitude du lieu…